Après un détour par Urzulei pour récupérer la clef de la grille au club de spéléo local, nous nous garons au petit parking qui se trouve à 15 minutes à pied de l'entrée de la grotte de Su Palu.
Dernière vérification des sacs et c'est parti.  À 10h nous entrons dans la grotte en prenant soin de refermer après nous.
De suite je suis mise au parfum. Il faut progresser à 4 pattes et déjà je me cogne partout. Puis arrivés au début de la pente où il faut commencer la descente sur corde, je suis surprise: ce n'est pas une pente en fait, mais bien une faille étroite dans laquelle on se laisse glisser. La perspective de la remontée va me tarauder durant une partie de la progression. Ce ne sont pas vraiment les mêmes conditions que lors des entraînements sur la falaise en bord de mer!
Arrivés en bas il nous faudra une vingtaine de minutes pour atteindre la fameuse restriction dans le petit actif dont j'ai beaucoup entendu parler. Sylvain passe en 1 er, récupère le sac, puis c'est mon tour. Il faut se coucher dans le lit du ruisseau et avancer lentement en se poussant avec les pieds et en gardant la visage hors de l'eau (c'est mieux), tout en évitant de se coincer le casque dans la roche juste au-dessus. Mais l'espace est bien suffisant et tout se passe avec le sourire.10 minutes plus tard nous nous changeons et enfilons une sous-combi sèche pour la suite.  Mes chaussettes voient leur bout coupés et se transforment en coudières improvisées.
Nous allons ensuite progresser dans des salles immenses où je me fais l'effet d'une fourmi traversant un parterre de gros cailloux: il faut escalader, désescalader, escalader, désescalader... certaines roches sont glissantes et il y a des trous profonds partout. Je me fatigue car n'ayant pas toujours la bonne technique (et les jambes trop courtes je pense, même si sylvain dit que ça n'a rien à voir). Malgré les catadioptres en place le chemin n'est pas facile à trouver et ce n'est qu'après 1h30 que nous atteignons le White Nil. Nous ferons demi-tour à la cascade, avec regret. Il faut que je garde des forces pour le retour et la remontée sur corde.
Nous pique-niquons, buvons un thé chaud et c'est reparti en sens inverse. Nous admirons des stalactites, des stalagmites, des fistuleuses impressionnantes, des gourds immenses, des coulées et des piliers stalagmitiques. C'est très beau.
Arrivés au bas de la faille je passe en 1er pour remonter, avec un peu d’appréhension. Mais à peine engagée dans la paroi je me rends compte que ça va beaucoup mieux qu’imaginé, même si le manque d'espace m'oblige à remonter en partie sur le dos et à ajuster ma trajectoire pour ne pas rester coincée.
Nous ressortons à l'air libre à 17h, après 7h sous terre. Une première pour moi.  Quel voyage!